Toute la dévotion à Notre-Dame de Bonheur est issue d’un livre d’Edmond Joly (1861-1932) : Notre-Dame de Bonheur, publié après sa mort, à l’approche de l’année mariale 1938.

EDMOND JOLY

Edmond Joly est né le 31 juillet 1861, à Ixelles, faubourg de Bruxelles. Belge par sa mère, il est Français par son père, originaire de Valenciennes, et par son grand-père maternel, breton venu se fixer à Bruxelles. Il grandit dans un milieu imprégné de solides vertus familiales. A côté des fortes traditions classiques, des influences très diverses se fondirent harmonieusement en lui : vision lointaine et aiguë du Breton habitué à l’infini des océans, naturalisme flamand, sensibilité extrême due à la formation maternelle, recherche de la connaissance et amour du travail, hérités de son père.

Tempérament artiste, il dessine, peint, se passionne pour la musique, apprend à s’émerveiller. C’est avec sa mère et son père qu’il commence ses études, poursuivies chez les Jésuites, après la mort de son père. A la sortie du collège, il s’installe à Bruxelles auprès de sa mère et consacre les années 1880-1890 à des recherches sur l’esthétique, l’exégèse, la dogmatique, la liturgie, la piété, car il projette d’écrire un livre sur les conditions du pouvoir expressif dans l’art. En 1884, il se rend à Reims où la vue de la cathédrale provoque chez lui un choc intérieur, un bouleversement puissant. En 1885, il commence à faire paraître une suite innombrable d’articles dans des revues et des journaux. Pour lui, l’art décèle « les choses invisibles peintes dans les choses visibles. »

La mort de sa mère, survenue le 22 janvier 1906, le jette dans un douloureux état de dépression qui dure de longs mois. Il s’enferme alors dans la solitude, menant de pair et son œuvre esthétique et ses recherches sur la mystique.

A 54 ans, en 1915, il se marie avec Julia Van Neste. Il entreprend alors de condenser en volumes ses impressions d’art. Ainsi, en 1922, paraît L’Œillet de Séville, qui nous offre ses impressions de voyage en Espagne ; puis en 1928, Le poème byzantin à Venise. Son dernier livre, Theotokos, est consacré à la louange de la Vierge Mère de Dieu dans la pensée, l’art et la vie. Ce chant d’amour à Marie, Mère de Dieu, fut écrit d’un jet en quelques semaines, peu de mois avant sa mort. Il eut la joie de le voir publié juste avant de mourir.

Edmond Joly souffrait du cœur. Il mourut subitement, à Paris, le 19 mai 1932, en embrassant une statuette de Notre-Dame de Fatima.

Après sa mort, sa veuve publie plusieurs ouvrages posthumes :
- d’abord, en 1939, La chambre des Saints à Rome, préfacé par Monseigneur Ghika : pèlerin de la ville éternelle, Edmond Joly cherche la beauté dans les cellules des Saints qui vécurent à Rome.
- puis, Le cantique du vitrail, consacré à l’esprit médiéval, d’abord à la cathédrale de Chartres dans cette atmosphère de lumineux mystère où les verrières déploient leurs magnificences, puis dans l’œuvre d’Albert Dürer.
- enfin, Notre-Dame de Bonheur, dernier livre publié, mais en réalité l’un des premiers écrits, puisque le manuscrit en était établi dans ses grandes lignes dès 1915.

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